Composition d'un e-liquide

Le e-liquide constitue un élément fondamental de la cigarette électronique. En effet, sans lui le vapotage perd en partie de son intérêt puisque c'est le e-liquide qui contient l'arôme et qui, au contact de la chaleur, génère de la vapeur. Le e-liquide représente même l'un des grands plus de la cigarette électronique par rapport à la cigarette traditionnelle car il se décline en une multitude de saveurs. Mais que contient-il exactement ? Cette texture visqueuse légèrement ambrée se compose en réalité de très peu d'éléments. Toutefois, la confection du e-liquide exige des ingrédients soigneusement sélectionnés et très bien dosés pour garantir le confort et la sécurité du vapoteur.

Le e-liquide : des composants peu nombreux 


Un e-liquide, quel que soit son fabricant, contient les 5 éléments de base suivants, par ordre décroissant, du pourcentage le plus élevé au plus faible : 
du propylène glycol, de la glycérine végétale, des arômes et des exhausteurs de goût, de l'eau, de l'alcool. Le propylène glycol et la glycérine végétale représentent à eux seuls entre 80 et 90 % du e-liquide. Cependant, même à faible pourcentage, chacun des autres composants s'avère indispensable au bon fonctionnement de la cigarette électronique et contribue au confort de la vape. Les proportions varient légèrement d'un fabricant à l'autre mais elles répondent systématiquement à des normes sanitaires strictes. 
Voici à quoi servent les différents éléments qui entrent dans la composition basique d'un e-liquide standard.

Humidificateur, le propylène glycol (abrégé PG) est présent dans un nombre important de produits alimentaires (indiqué sous le code E1520), de produits cosmétiques et de produits pharmaceutiques. Ainsi, cet élément se trouve par exemple dans la fumée produite par les machines à fumées ou encore dans des médicaments et les pâtisseries industrielles, dans lesquels il sert d'émulsifiant. Il remplace aussi la glycérine dans des produits cosmétiques du quotidien.
Le propylène glycol est généralement présent à quantité égale avec la glycérine végétale. Il sert d'abord à fluidifier le e-liquide et lui ajoute un petit goût sucré qui renforce les autres arômes. Plus la proportion de propylène glycol est importante par rapport à celle de la glycérine végétale, plus le hit de la nicotine est puissant. Aussi, il convient de repérer le taux de propylène glycol du e-liquide pour ne pas être déçu par la sensation de vape. 
Bien que le propylène glycol semble pouvoir être inhalé sans danger (utilisation autorisée dans les salles de spectacles et les boîtes de nuit via les machines à fumées), il existe peu d'études sur son niveau de toxicité à long terme et dans le cadre du vapotage (1).

Tout comme le propylène glycol, la glycérine végétale (abrégée VG et également appelée glycérol) est employée dans l'industrie alimentaire (indiquée sous le code E422), dans les produits cosmétiques et pharmaceutiques. Ce composant est fabriqué grâce à la transformation d'huiles végétales, d'où son aspect visqueux. 
Dans l'univers de la vape et dans un e-liquide, la glycérine végétale est utilisée pour obtenir une vapeur dense et pour arrondir les arômes en bouche. La glycérine végétale est mélangée à 50 % avec le propylène glycol dans la plupart des e-liquides mais certaines marques proposent des produits conçus avec 100 % de glycérine végétale. Ces e-liquides sont d'ailleurs appelés Full VG. Ils produisent une importante fumée et ils atténuent la puissance des arômes et le hit, puisque le propylène glycol est absent de la liste des ingrédients. 
Selon les études scientifiques les plus récentes, la glycérine végétale ne présente aucun danger majeur pour la santé des vapoteurs (2) (3).

En général, les arômes présents dans les e-liquides servent aussi dans les industries alimentaires et cosmétiques. On les trouve notamment dans les parfums et dans les plats cuisinés industriels. 
Il existe ainsi une immense bibliothèque d'arômes allant du goût naturel aux saveurs salées, fruitées ou gourmandes. Par exemple, le benzaldéhyde apporte une saveur de fruits rouges et d'amande. Le controversé diacétyle rappelle quant à lui le goût du beurre et du lait. 
Dans l'élaboration d'un e-liquide, le choix de la composition de base des arômes exige une certaine expertise car leurs propriétés se modifient physiquement et chimiquement quand ils sont chauffés. Aussi, la saveur d'un arôme peut être différente à chaud ou à froid. De plus, les arômes utilisés dans les e-liquides, naturels ou de synthèse, sont produits un peu partout à travers le monde et ne sont tous pas soumis à la même réglementation. Bien que ce secteur soit en voie de professionnalisation, mieux vaut se tourner vers une production française de e-liquides et vers des entreprises affichant une totale transparence dans leurs processus de fabrication. La région de Grasse a notamment investi le marché du e-liquide et des sociétés comme Gaïatrend, à travers sa marque Alfaliquid, propose des arômes de qualité fabriqués directement dans leurs usines françaises. L'enseigne Vincent dans les vapes a également listé les arômes les plus recommandés pour une bonne expérience de vape. 
À l'heure actuelle, aucune étude scientifique ne démontre les éventuels risques des arômes sur la santé ni sur la réduction de la consommation de tabac. Faute de connaissance, la prudence reste donc de mise.

Symbole de la dépendance à la cigarette, la nicotine a une bien mauvaise réputation. Cependant, la dose présente dans le e-liquide n'est pas le principal agent toxique. D'ailleurs, l'une des visées de la cigarette électronique est de supprimer la dépendance au tabagisme en diminuant progressivement le taux de nicotine dans le-liquide. Aussi, la dose de cette substance varie d'un e-liquide à un autre et, comme pour la présence de propylène glycol, plus il y aura de nicotine, plus le hit sera puissant.

Bien que la composition d'un e-liquide soit assez simple, sa fabrication exige toutefois des moyens industriels. En effet, ce processus doit répondre à des normes strictes pour assurer la qualité du produit et la sécurité de l'utilisateur. En 2018, nous avons suivi les étapes de la fabrication de e-liquides sur un site français. Retrouvez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la conception des e-liquides dans notre reportage.

Un peu d'histoire


Le succès de la cigarette électronique est principalement lié aux multiples arômes qui existent. Même si le e-liquide neutre possède déjà une petite saveur, cela semblait insuffisant pour conquérir le consommateur. En effet, le e-liquide classique ne restitue pas tout à fait la saveur de la cigarette ni la densité de sa fumée. Le prototype de la cigarette électronique se présentait alors seulement comme une alternative hybride et peu satisfaisante à la cigarette. Aussi, les fabricants ont d'abord commercialisé des e-liquides saveur tabac et saveur menthe mais d'autres formules sont rapidement apparues sur le marché. 
Dès 2003, des arômes sophistiqués bousculent les habitudes tels que le RY4 de Ruyan de Hon Lik, une société chinoise majeure dans l'univers de la vape, ou encore le e-liquide Red Astaire du fabricant T-Juice, tout droit venu du Royaume-Uni. Du côté des États-Unis, le Tribeca de Halo conçu par Nicopure a fait date, tout comme le Boba's Bounty créé par le célèbre Alien Visions.

Tous les e-liquides sont-ils fiables ?


En France, la FIVAPE (Fédération Internationale de la Vape) a contribué à établir des normes AFNOR qui réglementent la composition des e-liquides et aussi la fiabilité des produits fabriqués dans l'hexagone. Aussi, les fabricants français respectent un certain protocole qui protège les vapoteurs contre les risques de mauvais dosages et qui exclue les composants toxiques. 
Si les grandes enseignes françaises de la vape se plient à des exigences strictes, les gouvernements des autres pays n'ont pas tous légiféré sur les normes de fabrication des e-liquides ni sur la qualité des composants que leurs fabricants utilisent. La transparence n'étant pas toujours de rigueur au niveau international, mieux vaut se tourner vers les e-liquides conçus en France et en interne ou bien vers les grandes enseignes étrangères qui ont déjà fait leurs preuves. 
Pour aller plus loin sur la question, vous pouvez consulter notre entretien : Faut-il se méfier de certains e-liquides ?

Le diacétyle est-il dangereux ? 


Le petit goût laitier et beurré du diacétyle est particulièrement apprécié dans l'industrie alimentaire et dans les e-liquides car il ajoute une note gourmande, notamment dans les produits goût caramel ou crème anglaise. Cependant, des études scientifiques ont démontré que la forte présence de diacétyle dans l'air provoque la bronchiolite oblitérante, autrement appelée la maladie du travailleur du pop-corn (car décelée chez des employés d'usines à pop-corn). Aussi, le taux de diacétyle présent dans le e-liquide doit être limité pour éviter tout effet secondaire négatif à long terme. Or, des doses élevées de diacétyle ont été retrouvées dans le e-liquide de certains fabricants. Ainsi, garder un œil sur la composition exacte de son e-liquide s'avère absolument fondamental.

(1) Robertson OH, Loosli CG, Tests for the Chronic Toxicity of Propylene Glycol and Triethylene Glycol on Monkeys and Rats by Vapor Inhalation and Oral Administration, J Pharmacol Exp Ther, 1947;91:52–76.
(2) Anderson RC, Harris PN, Chen KK, Toxicological Studies on Synthetic Glycerin, J Am Pharm Assoc 1950;39:583–5.
(3) Renne RA, Wehner AP, Greenspan BJ et al., 2-week and 13-week Inhalation Studies of Aerosolized Glycerol in Rats, Inhal Toxicol 1992;4:95–111.